Igor es-tu là ?

Prénom : Igor, nom de famille : Korneev. Particularité : chat noir catalan. Peu importe la composition de l'équipe lyonnaise. Peu importe si Benz' s'est racheté une hanche, quelle importance de savoir si Kader Keita à emprunté la machine à cadrer de Gignac. Si Lyon ne veut pas revenir du Nou Camp avec une valise mercredi soir, Jean-Michel Aulas doit mettre la main sur Igor Korneev. Trouvez Jacques Pradel et vite!

Mais qui est donc cet Igor Korneev ? Joueur russe de l'année 1991 quand il évoluait au CSKA Moscou, quatorze sélections chez les A, mouais, rien d'extraordinaire pour un joueur qui s'est suicidé sportivement en finissant sa carrière à Breda. Tiens, au milieu de sa carrière, une année au Barça quand même. 1994/1995. Le Barça restait sur quatre titre de champions d'affilée et une C1 deux ans plus tôt. Après trois piges à l'Espanyol, Igor débarque au Nou Camp à 27 ans, "les meilleures années" selon Eric Cantona. Effectivement, Igor va passer une année à la cool dans la capitale catalane. L'année du Barça : quatrième. Dégueulasse, Igor serais-tu poisseux ? Non, Igor lui est bien, 12 matchs de Liga, sans forcer. En C1, les catalans semblent armés pour reconquérir la coupe aux grandes oreilles. Stoichkov - Romario dynamitent toutes les défenses d'Europe (notamment celle de Man Utd qui prendra un sévère 4/0 en Espagne avec un Gary Walsh aux abois dans les bois). Igor s'amuse sur son aile droite, il porte de l'élasto blanc aux chevilles, joue avec des pompes noires vierges de sponsors, à l'ancienne... En quart de finale les Barcelonais tirent le Paris SG. Rien d'insurmontable. Pas question de se faire humilier comme l'ennemi madrilène qui vient de se faire sortir deux fois de l'Europe (C3, puis C2) en deux ans par le club français. La honte, une humiliation que ne connaîtra pas le grand Barça de Cruyff se dit-on. Enfin ça, c'était avant la titularisation d'Igor. Pourtant, le Russe fait son match, met son petit pion - bien aidé par Bernard Lama au passage - et les Barcelonais semblent sereins. Mais Weah place son front et égalise. Au match retour, sans Igor, les espagnols passent à la trappe (2 -1 et récital de Guérin) et l'époque cruyffienne touche à sa fin. Pourquoi est-il si important pour Claude Puel de retrouver Igor ? Car ce match nul au Nou Camp en 1995 est la seule fois où le Barça ne l'a pas emporté face à un club français. Auparavant, Nice en 1974, Monaco en 1993 et les Lyonnais par deux fois (2001 et 2007) étaient repartis d'Espagne avec une valise en plus dans la soute à bagages. A deux jours d'un match retour ô combien important pour le septuple champion de France, il serait de bon augure de retrouver la trace de ce chat noir. Depuis 2006 Igor s'est mis au service de sa mère patrie. Il est l'assistant coach de Guus Hiddink chez lez A russes. Auparavant il avait entrainé les jeunes du Feyenoord. Un peu à l'image d'un Tim Howard à Manchester United (le seul mec capable de rester trois ans à Old Trafford sans être sacré champion) Igor peut être assimilé à un chat noir. Malheureusement, il faudra bien plus que de la superstition aux lyonnais pour passer l'obstacle barcelonais. Et si Igor s'était réincarné en Victor Valdès ? A méditer...