La possibilité d'avoir une passoire aux bois quand on est le Barça...

Le Barça reçoit le Bayern ce soir au Nou Camp. A priori, le Barça devrait passer dans cette affiche estampillée Téléfoot. Après la fessée infligée par l'équipe de Wolkswagen ce week-end, les Bavarois arrivent sur la pointe des pieds en Catalogne. Le FC Barcelone est l'équipe la plus impressionnante sur le vieux continent. Derrière toutes les stars se cachent un postulat : le fait d'avoir une chèvre aux bois.

"Hein comment ? Moi je suis une chèvre ?"

Andoni Zubizarreta, Ruud Hesp, Carles Busquets, Rüstü, Richard Dutruel (si si), Victor Baia, Victor Valdès. Depuis près de vingt ans, les blaugranas enchaînent les peintres au poste de gardien de but. Certes Zubi n'était pas le dernier des manchots, mais force est de constater que l'ancienne école espagnole se distinguait plus par ses gants en peau de pêches que par sa présence dans le top arrêt de la célèbre Marianne Mako (celle qui arrêtait le ballon avec son talon, coquine...). Arconada, Buyo, Molina... La liste des gardiens à bourdes est longue, comme les nuques chevelues des jeunes espagnols. Tout a dérailler avec l'arrivée de Carles Busquets (père de Sergi l'actuel petite merveille du midfield barcelonais) aux fraises. Emprunté, lourd, jouant avec des joggings Atémi et des pompes sans marque. Carles était le digne frangin espagnol de Philippe Flucklinger. 79 matchs pour le Barça mine de rien, dont un quart de finale de C1 contre Paris où ses poteaux tremblent une demie douzaine de fois. Pourtant Barcelone avait parfois recruté des mecs connus, reconnus et en forme. Vitor Baia en 1996 après un Euro réussi avec sa sélection. Pendant 3 ans, Vitor n'arrive pas à s'imposer dans les bois catalan. Pire, il se fait piquer sa place par Ruud Hesp. Un gardien hollandais venu de Roda, chouchou de Van Gaal avec comme seul référence crédible, le titre de gardien hollandais de l'année en 1989... A cette époque, Brest était en D1 et Makélélé jouait ailier droit, bref, un autre monde. Au bout de 2 ans et demi, Van Gaal compris la supercherie et tenta un pari insensé. Faire de Richard Dutruel, honnête gardien de Vigo, le gardien français des Bleus et THE gardien de la Liga. 15 matchs plus tard, Richard retourne à sa vraie place : troisième en partant du banc, entre le kiné et Frédéric Déhu. Un temps, on cru que Rüstü, brillant avec la Turquie et Fenerbahçe, parviendrait à s'imposer et confirmer hors du Bosphore son énorme talent. Baliverne, le turc au maquillage d'un running man des 49ers ne fut qu'une escroquerie de plus. 4 matchs plus tard, un genou en moins, il dégagea vite fait bien fait.

Après avoir brisé dans l'oeuf un certain Pépé Reina (titulaire indiscutable à Liverpool), le Barça mise tout sur un jeune gardien. Plutôt beau gosse, Victor Valdès fait des débuts tonitruants au Nou Camp à 20 ans. Sobre, fantasque quand il le faut, bon des deux pieds, sûr dans ses prises de balle. Le Barça pense avoir dégoté le futur gardien de la Roja. La comparaison avec l'autre prodige madrilène Casillas brise Valdès avant l'heure. Ne soutenant pas le parallèle, Valdès rentre très vite dans le rang. Pendant que Casillas flambe à Madrid, Victor galère à Barcelone. Jamais convoqué chez les A, rarement décisif, Valdès devient un gardien quelconque, pire il ressemble de plus en plus à ses prédécesseurs : à savoir un tacheron. Près de 300 matchs plus tard, Valdès est toujours inamovible dans les buts barcelonais. La faute à qui ? A un tradition maison. Le Barça c'est un 4-3-3 cruyffien, un jeu de passe léché, des milieux récupérateurs talentueux (Guardiola, Bakero, Xavi, Iniesta...), un attaquant qui affole les stats (Romario, Stoichkov, Ronaldo, Kluivert, Eto'o...) mais surtout un gardien de merde. Les mythes ne s'éteignent jamais. Bémol, Valdès arrive bientôt en fin de contrat, et la direction semble avoir compris la supercherie et serait à la recherche d'un nouveau goal. Dida, James, Le Crom, Itandje, Carson... La liste des prétendants est longue.